Apprendre à nos enfants à développer leur esprit critique, c’est les préparer au monde d’aujourd’hui et de demain. Un monde où les nouvelles technologies sont de plus en plus présentes dans nos vies. Un monde où n’importe qui peut communiquer sur internet et fournir des informations pertinentes… Ou trompeuses. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter du moment que les enfants apprennent à prendre du recul par rapport à ces outils et à bien s’en servir (ça s’applique aussi à nous en tant que parents !).
Bien sûr, cette capacité n’est pas seulement utile pour savoir si un site web raconte des bêtises ou si quelqu’un essaie de nous arnaquer. Avec un regard critique, les enfants apprennent à prendre de meilleures décisions, former leurs propres opinions, s’ouvrir aux autres sans se laisser influencer. Cela leur sera utile dans la cour de récréation, à l’école, mais aussi plus tard sur internet, dans le monde du travail ou lors de débats controversés…
En bref, avec un esprit critique, vos enfants deviendront des petits citoyens au regard libre et indépendant. Pour développer cette qualité, nous vous proposons quelques astuces à ancrer au quotidien.
1. On leur pose des questions pour stimuler leur réflexion
Dès leur plus jeune âge, les enfants ont la soif du savoir. Ils aiment poser des questions sur tout et n’importe quoi : « Comment le ciel il tient dans l’air ? Comment il fait le Père Noël pour entrer si on n’a pas de cheminée ? Pourquoi est-ce qu’on doit mourir un jour ? ». Au lieu de répondre directement à leurs questions (et fermer des portes à leur curiosité !) on les incite à chercher des réponses eux-mêmes. Face à leurs interrogations, on peut poser des questions telles que :
- Et toi, tu en penses quoi ?
- Comment tu répondrais à cette question ?
- Je ne sais pas, tu as une idée ?
- Et si on le découvrait ensemble ?
On peut nous-mêmes leur poser des questions ouvertes en s’appuyant sur ce qui nous entoure, par exemple
- En balade automnale : « À ton avis, pourquoi les feuilles tombent des arbres ? »,
- Lorsqu’on lit une histoire ensemble : « Pourquoi le personnage il a agi comme ça ? Tu aurais fait quoi à sa place ? »
- Lorsqu’on regarde un film : « C’est lequel ton personnage préféré ? Pourquoi ? »
On n’hésite pas non plus à aborder des sujets plus abstraits comme : « D’après toi, c’est quoi l’amitié ? », « Ça sert à quoi l’argent ? », « À partir de quand on n’est plus un enfant ? »
2. On leur donne des petites responsabilités pour encourager leur autonomie
Pour encourager l’autonomie de nos enfants, on peut leur confier des petites responsabilités adaptées à leur âge telles que
- Mettre la table : on commence par mettre ses propres couverts, son assiette, son verre… Plus tard, on met la table pour toute la famille et on aide à débarrasser.
- Ranger ses affaires : au début on se contente de remettre ses jouets à leur place, dans les paniers, sur les étagères, etc. puis on range petit à petit les vêtements dans les tiroirs ou dans l’armoire.
- Cuisiner : pour commencer on rassemble, mesure, verse et mélange les ingrédients. Une fois que sa motricité est plus développée, on peut couper et cuire les aliments, râper le fromage, casser les œufs, etc.
Quand on donne l’occasion à son enfant de se débrouiller tout seul, on renforce son estime de soi car il se sent rassuré de savoir que ses parents lui font confiance. Au départ, l’enfant va sûrement se tromper. Il lui faudra plusieurs essais pour trouver la bonne méthode. En tâtonnant, il apprend aussi à penser à réfléchir de manière autonome… Alors en tant que parents il est important de lui donner le temps dont il a besoin pour expérimenter et d’éviter de tout faire à sa place.
3. On leur propose des casse-têtes pour apprendre à résoudre des problèmes
Avec des casse-têtes, les enfants doivent se creuser les méninges pour trouver des solutions. Cette faculté à résoudre des problèmes est fortement liée à la capacité de réfléchir de manière critique car elle incite à observer, analyser, évaluer et comparer des situations. Par exemple, lorsqu’un enfant fait un puzzle, il doit réfléchir par où commencer, à la manière dont les pièces s’assemblent, bien observer les formes et les couleurs de l’image et des pièces. Il peut aussi mettre en place des stratégies : trier les pièces, commencer par les bords, etc.
Bien sûr, on adapte les casse-têtes à leur âge et leurs capacités. Il faut que ce ne soit ni trop facile, ni trop difficile pour eux afin qu’ils puissent réellement progresser. Pour les puzzles, voilà le nombre de pièces recommandées pour chaque âge :
- 2 ans : maximum 10 pièces
- 3 ans : entre 10 et 30 pièces
- 4 ans : entre 30 et 50 pièces
- 5 ans : entre 50 et 100 pièces
- 6 ans : entre 100 et 300 pièces
- 7 ans : entre 300 et 500 pièces
- Dès 8 ans : plus de 500 pièces
4. On joue à faire semblant avec eux pour développer leur créativité
Très tôt les enfants aiment beaucoup jouer à faire semblant. Les jeux de rôle possèdent plusieurs bénéfices pour le développement des enfants : enrichir leur vocabulaire, adopter différents points de vue, favoriser l’imagination, etc. Paradoxalement, ils leur apprennent à mieux comprendre la réalité. En effet, en faisant semblant les enfants se projettent dans des scénarios où plusieurs problèmes arrivent et dans lesquels ils doivent penser à des solutions qui stimulent leur créativité.
Pour jouer à des jeux de rôle, il suffit de pas grand-chose ! On se laisse simplement emporter par le scénario que son enfant a imaginé. On devient un super-héros ou un super-vilain, un pirate, un policier, un dinosaure, une fée, un chat, un escargot, un fantôme, etc. On utilise les draps comme des capes ou des cabanes, les coussins comme des armures ou des rochers.
5. On observe des illusions d’optique pour comprendre le fonctionnement du cerveau
Notre cerveau nous induit souvent en erreur. Pour que nos enfants s’en aperçoivent, on peut admirer des illusions d’optique avec eux et essayer de les déconstruire. Il en existe une variété sur internet, pour en citer quelques-unes : le mur de café, la chambre d’Ames, l’escalier sans fin, le triangle de Penrose, les serpents tournants, etc. On retrouve aussi des illusions d’optique dans des livres très chouettes comme « Ne regarde surtout pas ce livre ! » des éditions Milan. Pour les plus motivés, on peut aussi les fabriquer soi-même. Nous proposons un tutoriel pour fabriquer un cinéma miniature ici.