Il y a quelques années, personne n’en parlait. Aujourd’hui, les troubles des apprentissages, casse-tête pour de nombreux parents, sont souvent évoqués comme des fauteurs de trouble dans la scolarité de nos enfants, mais aussi dans leur vie quotidienne. Mais de quoi parle-t-on ? Comment identifier ces troubles ? Et comment les différencier du simple retard scolaire ?
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Mon enfant est DYS
Dys … Une syllabe qui en dit long sur tout un ensemble de troubles des apprentissages. Durables ? Oui. Mais la bonne nouvelle est qu’ils sont pris en charge. En effet, en faisant appel à des professionnels de la santé, il est possible de compenser les difficultés rencontrées, même si elles persistent à l’âge adulte.
Un enfant DYS a une intelligence normale mais qui présente des difficultés dans la lecture, l’orthographe, le calcul, l'expression orale ou la concentration.
Tour d’horizon des différents troubles de l’apprentissage
Dyslexie et dysorthographie
Beaucoup d’enfants souffrent de ces difficultés.
Leur problème ?
Ils ont du mal à discriminer les sons proches, inversent des lettres… Ces troubles sont souvent détectés après la classe de CP, durant laquelle l’accès à la lecture est complexe et semé d’embûches. Un petit dyslexique déchiffre lentement, et a souvent des difficultés de compréhension.
Malheureusement, à cela s’ajoute fréquemment un trouble associé : la dysorthographie. L’orthographe devient alors un champ de bataille pour l’enfant, qui a beaucoup de mal à assimiler les notions de grammaire, et encore plus à les appliquer.
Un véritable calvaire si, en classe, les leçons et les exercices ne sont pas adaptés.
Dyspraxie et dysgraphie
“Mon enfant a du mal à se repérer dans l’espace”
La dyspraxie prend sa source dans le cerveau, au niveau de la zone qui commande la motricité.
On devine ainsi que l’enfant souffrant de ce trouble a des difficultés avec tout ce qui concerne les déplacements dans l’espace.
Le saviez-vous ? Au moins un enfant par classe serait atteint de dyspraxie ! Un record, surtout chez les garçons : ils seraient entre 2 et 4 fois plus touchés que les filles.
Les difficultés principales sont de s’orienter et de situer un objet dans l’espace.
Pour eux, il est extrêmement difficile de s’habiller, mais aussi de se repérer, même dans un endroit qu’ils connaissent bien.
Reconnaître sa droite, sa gauche est un véritable casse-tête pour les personnes dyspraxiques : facile d’imaginer les difficultés quotidiennes que cela peut engendrer.
Ici, les cours de géométrie représentent un véritable enfer pour l’enfant, ainsi que les séances d’EPS.
Le trouble associé est la dysgraphie : en effet, les enfants atteints de dyspraxie ont du mal à automatiser leurs gestes. L’écriture devient alors un véritable défi à relever, quotidiennement. Le contrôle et l’attention que ce geste leur demande empiète sur le temps et l’attention à consacrer pour les autres activités.
Les difficultés scolaires ne sont alors jamais loin.
Dysphasie
Des difficultés pour s’exprimer à l’oral ? Cela arrive fréquemment. Mais lorsque ce retard de langage persiste dans le temps, il faut prendre le problème à bras le corps et vérifier qu’il ne s'agisse pas d’un trouble des apprentissages : la dysphasie.
Comment la repérer ?
- l’enfant utilise des mots peu intelligibles ;
- les phrases ne sont pas bien construites ;
- il y a des erreurs de syntaxe.
Parfois, l’enfant a aussi des difficultés de compréhension.
Avant cinq ans, difficile toutefois de différencier un retard de langage et un éventuel trouble. Nous connaissons tous des petits dont le langage inintelligible nous tire parfois un sourire !
En cas de gros doute, mieux vaut toutefois en parler à un professionnel de santé, pédiatre ou orthophoniste car une rééducation précoce peut éviter un trouble dyslexique plus tard !
Un conseil ?
Si votre enfant est avéré DYS, aucun redoublement ne sera bénéfique pour lui. Au contraire, il risque de le vivre comme un échec et son estime de soi pourrait en subir les conséquences. Il faut travailler sur la confiance, en collaboration avec les enseignants pour que l’enfant progresse malgré son trouble.
Dyscalculie
“ Mon enfant ne dénombre pas”
Les difficultés avec l'arithmétique, lorsqu’elles deviennent un trouble spécifique des apprentissages, sont vraiment handicapantes pour le quotidien de nos enfants.
Le calcul est omniprésent dans notre quotidien et la dyscalculie prend sa source dans la région cérébrale impliquée dans la perception des quantités numériques.
Compliqué alors pour l’enfant de suivre un cours de mathématiques, d’apprendre ses tables de multiplication, ou de faire des opérations simples.
Tous ces troubles DYS entraînent fréquemment des déficits d’attention : comment se concentrer lorsque tout va trop vite autour, et que nous sommes déjà attentifs à autre chose, qui prend toute la place ?
Vers qui se tourner pour réduire le casse tête des troubles d’apprentissage ?
Ne restons pas seuls face aux difficultés !
Oui, il existe tout un ensemble de professionnels bienveillants et compétents, qui vous donneront toutes les clefs pour accompagner au mieux vos enfants dans les difficultés qu’ils rencontrent.
Parler des problèmes permet de les exorciser et de trouver de l’aide, même si, lorsqu’il s'agit des troubles des apprentissages, il n’existe pas de recette miracle.
Mais à qui s’adresser ?
Les professionnels de santé
Si vous soupçonnez un trouble de l’apprentissage chez votre enfant, parlez-en sans tarder à votre pédiatre. Il mettra en place des actions pour qu’un bilan pluridisciplinaire soit effectué.
Ensuite, vous serez redirigés vers des professionnels tels que :
- l’orthophoniste, qui rééduque les troubles de la parole et du langage ;
- le psychomotricien, qui rééduque les fonctions motrices, surtout si le trouble vient d’un problème psychologique ;
- l’ergothérapeute, qui aide à acquérir l’autonomie.
Souvent, avoir recours à un psychologue peut s’avérer utile.
La coordination entre tous ces professionnels est essentielle. Aujourd’hui, la sécurité sociale aide les familles qui se tournent vers une orthophoniste, mais les autres professions sont primordiales pour une prise en charge globale des troubles des apprentissages.
L’école
Les troubles des apprentissages nécessitent une attention toute particulière à l’école. Aujourd’hui, de plus en plus d’enseignants sont formés aux problématiques engendrées par les enfants DYS mais parfois, les parents se heurtent encore à un mur.
Pourtant, tenir compte des difficultés de l’enfant est essentiel pour l’accompagner dans sa scolarité.
Ainsi, des préconisations sont mises en place, pour que chaque enseignant adapte son contenu.
Entre autres, on peut citer :
- la lecture orale des consignes ;
- la police d’écriture : les cours sont photocopiés ou l’enfant utilise un ordinateur ;
- des dictées à trous ;
- un temps supplémentaire pour les évaluations, et ce, jusqu’aux examens.
Chacun de nous souhaite donner le meilleur pour son enfant : découvrir une difficulté d’apprentissage est douloureux, surtout lorsqu’on réalise que c’est irrémédiable. Commence alors un véritable parcours du combattant, pour faciliter au maximum la vie de notre enfant. Se fier aux spécialistes, faire confiance, et accompagner son petit pour le guider vers l’autonomie, malgré ses difficultés devient un leitmotiv.
Au fait, le saviez-vous ? Tom Cruise, J.F. Kennedy, Winston Churchill, souffraient eux aussi de troubles de l’apprentissage. Il n’y a pas de fatalité !
D’ailleurs, beaucoup d’enfants dys développent des compétences particulières dans certains domaines. Ainsi, ils ont des points forts grâce aux mesures compensatoires qu'ils ont mises en place.
Beaucoup sont très créatifs, capables de gérer les difficultés, ou sont bons dans le travail d’équipe car ils sont capables de déléguer !