C’est quand même curieux que nos enfants soient si différents. La technique de procréation a pourtant été plus ou moins la même, dans la plupart des cas. Pour mieux comprendre, voici quelques clés pour décrypter nos enfants en fonction de leur place dans la fratrie.
L’aîné est censé être plus sage et réfléchi
Nos enfants aînés sont souvent consciencieux et plus raisonné. L’enfant aîné aime que les choses soient bien organisées et anticipées. Il a besoin de tester les limites mais parce qu’il aime que les règles soient bien claires. Ils ont tendance à voir le monde très simplement : le bien, le mal. Le juste et l’injuste. Ils vous sollicitent plus pour jouer avec eux et ils ont besoin qu’on leur dise que ce qu’ils font c’est bien !
Ça vous parle ? Cela reste des observations et un peu caricatural (bien qu’il ait été prouvé que les aînés ont un QI supérieur aux autres membres de la fratrie) mais c’est pourtant assez logique. Quand cet enfant est venu au monde, il a été le centre de toutes nos attentions. On a fait attention à lui, on était disponibles pour tout, particulièrement pour jouer avec lui. Il nous a aussi accompagné dans nos apprentissages de parents. Le monde que l’on a créé pour lui était simple : ça c’est bien, ça c’est mal ! Bref, il est à l’image de ce que nous avons fait pour lui.
A quoi cela doit nous servir au cours des disputes ?
Les règles sont claires dans la tête de nos aînés alors ils ont peu de tolérance pour le manque de rigueur des plus petits. Ils sont aussi moins indépendants : souvent ce n’est pas le fait que l’on ait moins d’attention pour eux qui les dérange, c’est surtout le fait que leur frère ou sœur ne veuille pas jouer avec eux (ou ne veuille pas jouer selon leur règle). Ils sont aussi souvent outrés car ils trouvent que nous parents sommes trop tolérants avec les plus petits.
Alors pour les aider, on mise sur leur sens de l’anticipation et on les aide à identifier les situations qui créent de la tension et à mettre en place des stratégies pour les éviter. On leur apprend aussi une minimum le sens de l’empathie : respecter les règles c’est bien mais parfois il faut savoir s’adapter. Les inciter à faire des jeux de rôles (se mettre dans la peau de l’autre), peut vraiment aider pour qu’ils se rendent compte que tout n’est pas toujours noir ou blanc
Le deuxième, créatif et négociateur
Alors qu’en est-il du deuxième ? Disons-le, on est quand même plus détendu au deuxième : on est obligé d’être plus flexible, d’avoir un meilleur sens des priorités et surtout, on n’est pas constamment collé à ce nouveau bébé. Résultat ? Le second enfant est souvent plus créatif, s’adapte plus facilement mais peut également être plus vocal et colérique (il doit bien attirer l’attention sur lui). Étrangement, le second enfant est souvent plus à l’aise seul quand il joue à la maison : il n’a pas toujours un adulte présent pour l’aider et son frère ou sa sœur ainée l’ignore la plupart du temps. Il trouve donc des manières de s’occuper seul. S’il est l’enfant du milieu, il pourra même se révéler un fin négociateur car il sera souvent le médiateur empathique entre les deux extrêmes : il sait ce que c’est d’être un GRAND frère (ou une grande sœur) et un PETIT frère (ou une petite sœur)
A quoi cela doit nous servir au cours des disputes ?
Il y a deux choses à comprendre avec ce deuxième né : soit il est celui qui cherche les problèmes et les disputes dans le but d’attirer l’attention, soit il attise les foudres de son aîné par son indifférence totale (notamment car il ignore les règles imposées par son grand frère ou par la société). Il est donc important de ne pas toujours le protéger car il est le petit : il développe ses propres mécanismes de défense et s’adaptera de toute façon toujours plus facilement que son aîné car il n’a fait que ça depuis sa naissance. S’il est le deuxième d’une fratrie de 3, il est même possible qu’il soit celui qui chercher à jouer les médiateurs car il aura tendance à vouloir éviter les conflits. Sa place du milieu, lui donne un privilège d’observation : il sait ce que c’est d’être le petit et le grand. Ce point de vue multiple le rend plus créatif. Dans la mesure où celui du milieu pense souvent être coincé et oublié, rappelez-lui cette compétence unique que les autres n’auront pas, surtout pas l’aîné.
Le troisième : celui qu’on pensait être le plus facile
Le petit troisième est celui qui arrive dans une famille déjà bien établie et bien rodée. On pensait naïvement qu’il suivrait le troupeau mais il a tendance à faire plus de bruits que les autres et surtout à refuser tout net l’autorité. Il est possible que derrière ses airs de rigolo (bien entendu il a un large public devant lui), il manque de confiance en lui. Évidemment, il a toujours quelqu’un pour faire à se place ou l’exemple de quelqu’un qui fait mieux que lui : il est important de le protéger de cet a priori particulièrement s’il y a une mésentente au sein de la famille. Il a tout de même une grande soif de liberté et il est possible que sa phase d’opposition soit plus dure à vivre car il en aura assez de se plier aux envies de tout le monde.
A quoi cela doit nous servir au cours des disputes ?
Il prend de la place ce petit dernier, toute la place qu’il a à sa disposition. Les grands auront l’impression qu’on lui passe tout. Cependant, les plus grands doivent respecter le fait que les attentes que l’on a envers lui sont adaptées à son âge. Ce petit dernier va développer de vraies compétences en manipulation alors laissez-le appendre comment amadouer ces aînés sans le placer au centre d’attention dès le début !
Bien sûr cela reste caricaturale mais cela permet de réfléchir à ce que l'on a tendance à gérer différemment avec les uns et les autres. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise solution mais c'est parfois utile de reconnaître ces traits de caractères liés au contexte de fratrie.